Anna Mazaleyrat
Doctorat sur mesure en biologie
Supervisé par : Angélique Dupuch et François LorenzettiResearch themes
Invasions biologiques, animal, plasticité phénotypique, comportement animal, perturbations anthropiques, limaces
Suite à l’obtention de mon master en Écologie, biodiversité et Environnement en France (université Paris-Sud) avec une spécialisation en écologie évolutive, j’ai décidé de poursuivre mes études au doctorat au sein de l’ISFORT (UQO). Mon projet de recherche porte sur le rôle respectif de la plasticité phénotypique et des perturbations anthropiques dans le succès d’envahissement des espèces introduites animales et le déclin des espèces indigènes.
En effet, la plasticité phénotypique – c.à.d. la capacité d’un individu à modifier ses traits d’histoire de vie et comportementaux selon les conditions environnementales – est régulièrement mis en avant pour expliquer le succès d’envahissement des espèces introduites. Une plasticité plus importante des espèces introduites comparé aux indigènes, favoriserait leur établissement et expansion dans de nouveaux habitats. En parallèle, la perturbation des habitats est aussi reconnue pour faciliter le succès d’envahissement des espèces introduites et entrainer la perte des espèces indigènes. Les mécanismes sous-jacents sont cependant peu connus et le rôle de plasticité phénotypique dans le succès d’envahissement d’une espèce introduite dans un habitat perturbé a été peu exploré, surtout chez les espèces animales. De plus, le déclin des espèces indigènes et l’expansion des espèces introduites apparaissant souvent conjointement dans les habitats perturbés, il est difficile de déterminer le rôle respectif de la perturbation et de l’espèce introduite dans ce déclin. Ce dernier pourrait être causé par leur faible plasticité qui ne leur permet pas de se maintenir dans l’habitat perturbé et/ou à la compétition avec l’espèce introduite.
L’objectif principal de ce projet est de déterminer si la plasticité des comportements de déplacement et alimentaire interagit avec la modification anthropique des habitats pour faciliter le succès d’envahissement des espèces introduites et entrainer le déclin des espèces indigènes, en utilisant les limaces comme modèle biologique. Le présent projet s’est déroulé en milieu forestier, dans des peuplements matures et récemment coupés. L’abondance d’Arion fuscus (espèce introduite envahissante) dans les communautés de limace y a été évaluée afin de déterminer si les coupes favorisent le succès d’envahissement de cette espèce au détriment des espèces indigènes. Le comportement de déplacement de l’espèce introduite et de l’espèce indigene (Philomycus spp.) a été également étudié pour déterminer si la plasticité du comportement de déplacement peut expliquer le succès d’envahissement de l’espèce introduite dans les forêts. Le comportement alimentaire de ces deux espèces sera quant à lui étudié en laboratoire et comparé entre les deux espèces, selon différentes conditions de température (facteur clé affectant le comportement d’alimentation des limaces) et en présence ou non de competition afin de comprendre le rôle de la plasticité du comportement d’alimentation et de la compétition dans le succès d’invasion de l’espèce envahissanteet le déclin de l’espèce indigène. Ce projet de recherche permettra de comprendre les mécanismes favorisant le succès d’envahissement des espèces introduites animals et le déclin des espèces indigènes dans les habitats perturbés en plus d’acquérir de nombreuses connaissances sur les limaces présentes au Québec, connaissances quasi inexistantes pour le moment.
Les données sont actuellement en cours d’analyse, si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à me contacter !
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