L’Institut des Sciences de la Forêt Tempérée (ISFORT) et le département des sciences naturelles de l’UQO ont le plaisir de vous inviter au 9e colloque de l’ISFORT qui aura lieu le 4 avril 2025 à la Coopérative de la place du marché à Ripon.
Conférencier invité du
Étienne Boucher, professeur au département de géographie de l’UQAM
Titre : Suivre et mesurer l’effet du changement climatique sur les services climatiques rendus par les forêts (boréales) : une approche dendroisotopique.
Résumé de la conférence
Les forêts de l’est du Canada livrent d’importants services climatiques, notamment via la séquestration du carbone atmosphérique, ou encore l’évapotranspiration de l’eau. Toutefois, l’effet que peut avoir le changement climatique sur les processus clés qui régissent ces fonctions demeure incertain et difficilement quantifiable. D’une part, un réchauffement accéléré des températures pourrait stimuler l’assimilation photosynthétique (A). D’autre part, si ce réchauffement s’accompagne de sécheresses persistantes, le comportement stomatal (gs) des arbres pourrait être affecté, réduisant par le fait même les flux d’eau de la canopée vers l’atmosphère. À l’heure actuelle, cerner la complexité de ces interactions écophysiologie-climat demeure un défi de taille, en particulier dans un contexte où les infrastructures de monitorage des processus (ex. tours à covariance des turbulences) sont sporadiques et de courte durée (quelques années consécutives). Ici, nous soulignons le très grand potentiel de l’approche dendroisotopique pour documenter les stratégies métaboliques d’acclimatation des forêts aux changements dans leurs conditions de croissance. En effet, le fractionnement isotopique des principales constituantes de la cellulose du bois (carbone et oxygène) est contrôlé par les mêmes processus (ie. A, gs ) qui régissent les échanges gazeux et d’énergie à l’interface canopée-atmosphère. À travers des exemples provenant de nos recherches en milieu boréal, nous montrerons que ces indicateurs dendroisotopiques, qui peuvent être mesurés de l’échelle hebdomadaire à l’échelle multi-millénaire, permettent de mieux cerner l’effet du changement climatique sur la réponse écophysiologique des forêts, avec des conséquences importantes pour les services climatiques rendues par ces écosystèmes.
Peter Duinker, professeur émérite de Dalhousie University.
Titre : The Tyranny of Metrics in Urban-Forest Management
Résumé de la présentation
Metrics are ubiquitous in all endeavours of society – economic, social, cultural, environmental. Metrics are espoused in particular by management gurus who argue that they are essential – you can’t manage what you can’t measure! It doesn’t matter whether you manufacture chainsaws, cut trees, research forests, offer consulting services, regulate urban forests, promise multi-billion tree planting initiatives, play major-league baseball, or anything else – you live under the simultaneous strengths and curses of metrics. This presentation starts a personal inquiry into metrics proposed for urban-forest management. What are the logical and evidential foundations of the metrics, and what benefits and risks do they present in use? I discuss three sets of metrics: (a) Santamour’s rule for tree planting – the so-called 10-20-30 rule; (b) the USDA Forest Service’s metrification and monetization of some ecosystem services using iTree-Eco; and (c) the recent promotion of a 3-30-300 rule by Cecil Konijnendijk – 3 trees visible from your home, 30% canopy cover in your neighbourhood, and 300 m maximum stroll to a greenspace. I will discuss several pitfalls of metrics – e.g., factoid foundations, irrelevance, gaming, and omissions – as well as some strengths. To conclude, I draw on the final chapter of Jerry Muller’s recent book “The Tyranny of Metrics” to suggest some cautions about the use of metrics and how to avoid the pitfalls of “metric fixation”.